Garder notre population en santé, c’est l’affaire de toute une région
L’article d’opinion suivant, coécrit par Sabrina Piluso, directrice générale de la NOHT-ÉSON, et Lynn Guerriero, présidente-directrice générale de Santé Niagara, a été publié dans les éditions imprimées et en ligne du 2 décembre du Niagara Falls Review, du St. Catharines Standard et du Welland Tribune :
Garder notre population en santé, c’est l’affaire de toute une région
Tout comme il faut un village pour élever un enfant, il faut des efforts concertés de toute la région de Niagara pour assurer la santé de la population à toutes les étapes de la vie. Médecins de famille, pharmacies, fournisseurs de soins à domicile, hôpitaux, organismes de services sociaux et établissements de soins de longue durée, tous ont un rôle à jouer pour assurer l’efficacité des soins de santé.
Nous avons d’importants défis liés aux soins de santé à surmonter dans la région de Niagara. Notre population vieillit en même temps qu’elle augmente et se diversifie, ce qui amène plus de complexité dans les soins. L’incidence des maladies chroniques, comme le diabète et les maladies du cœur, dépasse la moyenne provinciale. Nous manquons en outre de médecins de famille, de spécialistes et de services à domicile. À ces enjeux s’ajoutent les pressions liées au personnel de santé : les nombreux cas d’épuisement professionnel, les pertes de main-d’œuvre attribuables aux sorties de la profession et l’impact des demandes familiales ou sociales croissantes sur la disponibilité des effectifs.
Aucune organisation ne peut venir seule à bout de ces défis. C’est quand tous les acteurs du système de santé travaillent de concert pour veiller à ce que chaque patient reçoive les soins qu’il lui faut au bon moment qu’on obtient les meilleurs résultats.
Imaginez-vous une personne âgée vivant avec le diabète. Un jour, elle remarque de petits changements dans son état de santé, mais elle n’arrive pas à obtenir un rendez-vous avec un médecin de famille. Au lieu d’aller à l’urgence, d’autres options pourraient s’offrir à elle. Elle pourrait, par exemple, se rendre à sa pharmacie, où on pourrait l’aider à mieux comprendre sa médication et la diriger vers un des programmes d’éducation sur le diabète de la région. Elle pourrait aussi entrer en contact avec un coordonnateur ou une coordonnatrice de Santé à domicile Ontario, qui pourrait lui proposer des services de soutien là où elle se sent le plus à l’aise — chez elle. Ces deux exemples illustrent comment le système de santé peut collaborer pour diriger les gens vers les bons soins au bon moment.
Santé Niagara travaille fort pour renforcer la collaboration. Par exemple, grâce à des programmes comme SCOPE Niagara, les médecins de famille peuvent obtenir en temps réel l’aide de spécialistes pour mieux gérer les cas complexes, éliminant ainsi les visites inutiles à l’hôpital. Les évaluations physiques et cognitives complètes réalisées par le Programme d’évaluation gériatrique aident les adultes âgés à rester autonomes et en santé, ce qui réduit les hospitalisations évitables. Dans les services des urgences, l’équipe de travail social met les patients en contact avec des ressources communautaires pour éviter le recours automatique à l’hospitalisation, tandis que des techniciennes et techniciens paramédicaux aident à réduire les temps de déchargement, assurant un accès plus rapide aux soins et permettant de libérer les ressources ambulancières.
Nous savons que les hôpitaux ne peuvent pas tout faire. Pensons aux patients nécessitant un autre niveau de soins, c’est-à-dire les patients qu’on garde à l’hôpital faute de ressources suffisantes dans la communauté. Par effet d’entraînement, on se retrouve alors avec des urgences engorgées, des temps de déchargement des ambulances plus longs et des attentes plus longues pour recevoir des soins. Nous ne résoudrons pas ce problème sans une collaboration à l’échelle du système, allant des soins à domicile, aux établissements de soins de longue durée en passant par les services communautaires.
À l’extérieur des hôpitaux, la Niagara Ontario Health Team – Équipe Santé Ontario Niagara (NOHT-ÉSON) aide à transformer la prestation des soins de santé dans la région. L’équipe est en fait un réseau qui rassemble plus de 45 partenaires, notamment des fournisseurs de soins de santé, des organismes de services sociaux, des établissements d’enseignement et des représentants des patients, des familles et des proches aidants. En misant sur la collaboration, l’équipe assure une meilleure coordination des services, réduit les obstacles et améliore l’accessibilité des soins, ce qui aidera les gens à s’y retrouver dans le système de santé.
Par exemple, comme bien des gens d’ici n’ont ni médecin de famille ni infirmier praticien ou infirmière praticienne, la NOHT-ÉSON travaille à les jumeler avec une équipe de soins primaires. Les personnes qui bénéficient d’un accès régulier à des soins primaires dépendent moins des services des urgences. Cette année, ce programme de la NOHT-ÉSON a permis à 4 000 personnes d’avoir accès à des soins de santé primaires, et on planifie actuellement l’ajout de services à Fort Érié et à Port Colborne.
Let’s Go Home (LEGHO) est un autre exemple de programme collaboratif qui aide à décloisonner les soins hospitaliers et le soutien à domicile. LEGHO aide les patients de 65 ans et plus à retourner plus rapidement à la maison après leur passage dans l’un des services des urgences de Santé Niagara en leur offrant, chez eux, le soutien dont ils ont besoin pour leur rétablissement. Leur transition de l’hôpital à la maison est ainsi plus facile, et le fardeau des proches aidants est aussi allégé. Le soutien offert peut inclure, entre autres, des services de la popote roulante, du transport, des services de répit et d’aide à domicile ainsi que des ressources de la Société Alzheimer sur les troubles neurocognitifs. Le programme a déjà soutenu 220 personnes cette année.
Les hôpitaux seront toujours là pour les personnes qui en ont besoin, mais l’idéal serait que, la plupart du temps, on puisse aider les gens avant qu’ils doivent s’y rendre.